mercredi 28 septembre 2011

Résultat du tag : 49 - Alba est....

Diane de Poitiers

Quelle femme de la Renaissance êtes-vous ?...

Anonyme. 1525. Diane de Poitiers
Bibliothèque Nationale de France. Paris

...Taguée par Kenza.
J´ai choisi Diane de Poitiers.
Une femme qui m´a toujours intriguée, on sait si peu sur elle.

Originaire du Val de Loire, j ai souvent parcouru ses châteaux où elle vécut, Chenonceaux, Chaumont... cherché de la documentation sur le personnage... et bien souvent me posant des questions, serait-ce une rumeur, serait-ce vraiment elle ?...

Diane de Poitiers (1499-1566)
Fille unique de Jean de Poitiers, orpheline de mère à 6 ans, elle passa ses jeunes années auprès d'Anne de Beaujeu, fille préférée de Louis XI, austère femme de tête qui avait su tenir en respect la noblesse durant la Régence qu´elle assura pour son frère Charles VIII.

Diane de Poitiers, épousa en 1515, Louis de Brézé (1460-1531).

Elle devint Dame d'honneur de Claude de France (épouse de François Ier) puis de Louise de Savoie (mère de François Ier).
Henri II, (1519-1559), fils de François Ier, dès son plus jeune âge apporta une affection sans borne à Diane.
Cet amour platonique qui devint liaison lorsque Henri II atteint les 20 ans n'évita pas le mariage de ce dernier avec Catherine de Médicis en 1533.

Henri II devint roi de France en 1547, à la mort de son frère aîné.

Diane de Poitiers, fut une femme intelligente, passionnée, de haute noblesse, consciente de son prestige et de son influence.
Elle exerça une grande influence (il semblerait) sur Henri II qui l'aima sincèrement.

A la mort de Henri II en 1559 à la suite d'un tournoi, Catherine de Médicis assuma la régence avec l'aide du Duc de Guise.
Diane de Poitiers, humiliée, quittera la cour de France, restituera les bijoux de la couronne et se retirera dans le château d'Anet.

Catherine de Médicis s'emparera du château de Chenonceaux et lui donnera en échange le château de Chaumont.

Je propose à vous toutes qui me suivaient, de participer si vous le voulez bien.


Luca Penni. Diane chasseresse. 1550-1560
Ecole de Fontainebleau.
Musée du Louvre



Diane de Poitiers.


Emblème de Henri II accompagné de sa devise : Donec totum impleat orbem souvent représenté dans les demeures de Diane de Poitiers.


Château d'Anet où elle se retira et mourut.



Chapelle du château d'Anet où elle fut enterrée.



Tombeau de Diane de Poitiers, érigé sur les ordres de sa fille dans la chapelle ci-dessus.

Publié par Alba copié/collé par Euterpe

Merci infiniment pour votre participation depuis un blog au nom si évocateur ("ciel bleu de Castille") qui donne envie de partir immédiatement pour l'Espagne !
A ce propos, c'est en Espagne que débute l'idylle entre celui qui n'est même pas encore dauphin ni le successeur de François Ier et la belle Diane qui le consolera de la captivité infligée par Charles Quint (ce dernier a pris en otage les fils du roi de France : le dauphin François qui mourra par la suite assez mystérieusement et son petit frère Henri, futur Henri II).
Les trois croissants de Lune entrelacés (le croissant de Lune étant le symbole de Diane) orne à divers endroits la salle de bal du château de Fontainebleau. Merci de les avoir inclus en illustration de ce billet.
Oui, Diane fut une femme étonnante qui sut inspirer tant d'amour à un homme de vingt ans son cadet ! D'après ce que l'on sait, Catherine de Médicis ayant observé à la dérobée leurs "jeux amoureux", découvrit à cette vue que jamais elle ne serait à la hauteur d'une telle science de l'amour physique connue de la seule
très sensuelle Diane !

dimanche 25 septembre 2011

Papa non grata

Encore un dernier billet avant de reprendre les tags et arriver peut-être au chiffre symbolique de 50 !
Comme Ratzinger vient de quitter l'Allemagne, je souhaite publier ici quelques photos d'un ami qui, contrairement à moi, a pu assister à la manif antipapale du jeudi 22 septembre à Berlin.
Comme ce ne sont pas les médias officiels qui vont s'en charger et que de l'extérieur on ne sait pas combien certaines personnes trouvent l'église catholique sexiste, raciste et homophobe, je voudrais montrer un échantillon de ce que mon ami photographe à fixer en images d'impertinences envers le "saint" pontife en visite en Allemagne. Je présente d'avance mes excuses à ceux et celles qui n'apprécieront pas cette galerie de photos (par respect pour leur sensibilité j'ai choisi les photos les plus gentilles).

Un "évêque" béni la foule avec une balayette de W.C. en guise de goupillon
Chasse aux papes
Traduction de la banderole : "la violence sexuelle est un système : brisons le patriarcat".
Préservatifs très gonflés
La Renaissance s'invite à la manif


Une papesse maquillée façon Ratzinger
Papamobile avec couples homos féminin et masculin

Papa non grata

Pape à visage interchangeable

"Nonne" assoiffée

Ajout de 15.12 suite au commentaire d'Hypathie : j'ajoute "les bonnes soeurs" en voile rose qui portent des croix de travers formant des "X" (on ne le voit pas sur la photo) et un autocollant à l'arrière de leur voile portant l'inscription "Fuck the pope" ou "Fuck Ratzinger", je ne sais plus exactement.

A la demande de mebahel je complète donc la galerie :


Protestations contre les abus sexuels sur mineurs perpétrés par l'église catholique en Allemagne.


Les contraceptifs sont très représentés dans cette manif. Des préservatifs avec la mention : "le pape n'a rien à chercher dans mon lit", ont été distribués à tous les participants.

Bon ben voilà...
heum, heum !

Un saint avec seins et poils


Le cortège s'achemine vers la porte de Brandebourg.

jeudi 22 septembre 2011

Touchez pas à Bobette (tag de lolobobo) !





lolobobo m'a taguée. Il demande à :
Lien

Nicolas, Juan, Yann, Dadavidov, Bembely,Homer Guillaume, Falconhill et moi-même

de lui raconter un souvenir de BD que l'on n'aimerait pas voir défiguré au cinéma.


Réponse facile : c'est la BD fétiche de mon enfance : "Bob et Bobette et le fantôme espagnol" une BD trépidante dont l'action se passe dans les Flandres du temps du peintre Brueghel, occupées par les Espagnols. Tout commence dans un musée devant un tableau de Brueghel...un tableau qui s'anime... et me voilà conquise à vie par la peinture flamande et autre, du XVIe siècle ! Au chapitre : comment une vocation peut démarrer par de la BD belge.

Alors que l'on ne s'avise surtout pas d'en faire un film. De toute manière, je crois que le risque est très ténu.




Je tague Alba, Mazel, luciamel, insolente veggie, AnnaLivia, George (qui n'aime pas Teulé, ben oui, normal, il ne sait pas écrire),lali, et bien entendu lucrecia bloggia (dont la culture BD m'intrigue) ainsi que Hypathie et puis si cela tente les un.e.s et les autres, je vous ajoute à la liste.

mercredi 21 septembre 2011

« Il faut que cela s’arrête ! »

En écho à Sandrine70 qui publie une chanson je publie ce tableau :



"Dame montrant une image représentant le suicide de Lucrèce" (v. 1530, de Lorenzo Lotto).

Ce portrait présente une femme à l'expression fâchée qui tient d'une main, et désigne de l'autre, un dessin où Lucrèce, célèbre victime d'un viol par un homme de pouvoir, est en train de se poignarder.

Pour mieux voir le tableau.

(Le costume de la dame en colère anonyme (angrywomenymous) a été reconstitué pour habillé Liz Taylor dans une scène du film La mégère apprivoisée)

A lire aussi sur A dire d'elles, un excellent article sur le "présumé non-consentement" !

samedi 17 septembre 2011

Michelle de Saubonne, humanistine

Toujours en attendant de rentrer d'autres résultats du tag ou non et de faire un récapitulatif de ces résultats, je poursuis ma présentation de femmes du XVIe siècle là où je l'avais interrompue.
Comme je n'ai pas de portrait de Michelle de Saubonne, car on n'en connaît pas et que, par contre, il existe des portraits sans identité mais contemporains de mon personnage, j'emprunte ce portrait de femme anonyme qui pourrait, pourquoi pas, être celui de Michelle de Saubonne, qui sait ? Le costume en tout cas est celui d'une femme de son rang et l'âge correspond également.



Michelle du Fresne dite de Saubonne, est décrite comme la femina cordatissima (la femme la plus sagace) par Guillaume Budé, grand humaniste de la Renaissance et traducteur de Plutarque.
Présente à la cour de Louis XII comme dame d'atour et secrétaire de la reine Anne de Bretagne, Michelle de Saubonne organisa pour elle des joutes oratoires galantes et présenta à la reine le poète Jean Marot.
En 1507, elle se maria avec Jean IV de Parthenay, seigneur du Parc de Soubise, dont elle était la seconde épouse, et qui mourut cinq ans plus tard, la laissant enceinte avec trois filles. Elle accoucha d'un fils. C'est par ce fils, Jean V de Parthenay-L'Archevêque, seigneur de Soubise, qu'elle sera la grand mère de Catherine de Parthenay.

Vers 1510, elle devint la gouvernante de Renée de France, (fille cadette d'Anne de Bretagne) dont elle fit l'éducation. Anne de Bretagne voulait qu'elle fut pour sa fille comme une mère (Mémoires de Catherine de Parthenay).

Dans les querelles qui divisaient la cour, Michelle Saubonne prit le parti d'Anne de Bretagne contre celui de Louise de Savoie, qui, à la mort de cette Reine, voulut dépouiller l'enfant de son héritage

En 1515, elle fut éloignée de Paris par François Ier car elle s'opposait au rattachement de la Bretagne à la couronne de France.
Elle se retira dès lors avec ses trois filles et son fils, à sa maison du Parc-Soubise, où elle éleva ses enfants, et leur fit apprendre les langues grecque et latine. Budé affirme qu'elle avait connaissance de la vraie religion et y instruisit tous ses enfants.
En 1528, Renée de France épouse Hercule II d'Este à la condition que fut admis le retour de Michelle de Saubonne, sa gouvernante, à la cour, puis l'emmena en Italie, à Ferrare avec deux de ses filles, dont Anne de Soubise ainsi que son fils. Suite à l'affaire des Placards Clément Marot vint les y retrouver en 1535 afin de fuir la vindicte du roi et des fanatiques religieux.
Les deux femmes avaient fait de la cour de Ferrare un lieu de rencontre entre réformés francais et italiens et Michelle de Saubonne fut la première francaise convertie au calvinisme. On trouve également artistes, poètes et poétesses comme Vittoria Colonna en 1537/38 dans ce milieu favorable à la liberté d'expression comme on dirait aujourd'hui. La préceptrice d'Anne d'Este (fille de Renée qui avait également trois filles et un fils), Olympe Fulvie Morat s'y fait également remarquée pour sa sympathie envers la Réforme.
D'autres réfugiés de France choisirent également en ces temps agités la protection de la duchesse de Ferrare : Rabelais, par exemple.
En 1536, le duc d'Este voulut chasser Madame de Saubonne de Ferrare. en raison des reproches qu'elle faisait quant à la façon dont il traitait son épouse.
Reproches également relayées par Clément Marot qui écrivit une Complaincte à la Royne de Navarre du maltraictement de Madame de Ferrare par le Duc, son mary (Marguerite de Navarre était la belle-soeur de René d'Este du fait du premier mariage de son frère Francois Ier avec la soeur de la duchesse. D'autre part, elle servit beaucoup de bureau de réclamations à tous ceux qui ne savaient à quel saint se vouer).

Renée de France, et d'Este désormais, protesta du renvoi de sa gouvernante, auprès de François Ier et auprès du Pape Paul III. Le cardinal du Bellay pris également position pour Michelle de Saubonne.

Clément Marot a composé des vers sur le départ de Ferrare Madame de Soubise qui sont plein d'admiration et d'empathie
:
Le clair soleil sur les champs puisse luyre
Dame prudente et te vueille conduire
Jusques au pied de ta noble maison
Il est certain que plus tost oraison
Pour ta demeure à Dieu je vouldrois faire
Mais puis que luy et le temps et l affaire
Veulent tous trois que ta bonté desplace

Montz et torrens te puissent faire place
Dieu tout au long de ton allee entiere

et aussi ce distique, lors de son retour en France :

Viens le temps doux. Retire-toi la bise ! Ne fache point Madame de Soubise !

Après son retour, sa fille, son gendre, et son fils, s'occupèrent de diffuser le protestantisme dans les terres de la Charente et du Haut-Poitou. Quelques jours après le décès de sa fille Anne, Madame de Saubonne mourut en recommandant à sa famille le jeune Bernard Palissy (1549) ; elle s'éteignit en professant la nouvelle religion ; elle avait toujours eu le prêche sur ses terres, et les édits du roi protégeaient encore les ministres. C'est alors que se réalisa la prophétie de Marot :
Et nous en bief, saurons, de ton absence,
de quoi servait par deça ta présence.

Sa vie et sa généalogie nous sont connues au travers des écrits du mathématicien François Viète, qui fut le secrétaire de son fils.

Ajout du 21.9 : ce portrait de Clouet portant sur le web abusivement la mention de "portrait de femme anonyme" est en fait légendé puisque Catherine de Médicis a légendé elle-même tous les tableaux de Clouet ! Il porte le nom de "Me de Lofaite" peut-être s'agit-il de Mme de La Fayette, gouvernante de Jeanne d'Albret (L'orthographe n'était pas considérée comme importante à l'époque).

vendredi 16 septembre 2011

Poème d'Anne de Rohan (1584-1646)

Je ne sais pas si d'autres personnes ont participé au tag et je crains d'avoir oublié quelqu'un. En attendant de reprendre les recherches (si des participants et des participantes n'ont pas vu leur billet publié ici, qu'elles/ils me fassent signe), je vous livre, un sonnet un peu triste qui convient à mon humeur temporairement morose :


SONNET SUR LA MORT DE SA SOEUR.

Tout m'attriste, chétive, et rien ne me peut plaire.
Ni la beauté des jours, ni la beauté des lieux,
Ni le temps, médecin des maux plus ennuyeux,
Ne saurait soulager ni finir ma misère.

Rien ne sert à mon mal, le parler ni le taire,
Le mal est dans le coeur, qui se lit dans les yeux
Et changeant de séjour, mon ennui soucieux
Ne saurait se changer, quoique je puisse faire.

Je suis comme le cerf, qui, en fuyant, blessé,
Porte partout le trait du chasseur élancé,
Qui cherche le dictame, et en vain se voit suivre,

Lui, plus heureux que moi, peut son mal secourir
Moi je ne puis, hélas ! ni guérir ni mourir,
Mais je vis pour pleurer, et pleure pour trop vivre.


Wikipédia sur Anne de Rohan

Je suis loin d'être aussi triste que l'autrice de ce sonnet mais j'aime les images qu'elle utilise pour parler de la douleur.

jeudi 15 septembre 2011

Résultat du tag : - 48 Christyn est...

Margaret Roper

Une Femme du XVIème siècle.......




Depuis le très beau blog de Kenza
"Thé au Jasmin"

je me plonge dans la Renaissance,
le Siècle des Lumières....


Les femmes de ce siècle n'étaient pas des plus libres,
et des plus écoutées....
et s'il faut choisir , j'aurai, je pense préféré être Homme dans ce XVIème siècle !!!
(modifié par Euterpe en choisissant la femme la plus proche)
la fille de cette
grande figure de l'humanisme qui dit " que le Bonheur est possible sur terre ,"
contrairement à la morale religieuse
dominante de l' époque qui ne voit le Bonheur
de l'être humain QU' au "paradis" !
Le traductrice
Dans ce siècle, Les relations entre la France et l'Italie
nous apportent l'influence italienne dans l'architecture
de nos châteaux ; j'aurais aimé créer des villas, palazzos;

Raphaël prend un délicieux modèle pour " La dame à l'hermine"
et pourquoi n'aurais-je pas été cette belle italienne...?.



(remarque d'Euterpe : ce tableau est de Léonard de Vinci et exposé actuellement au Bode Museum de Berlin)

vivant dans un Palazzo où peintures et sculptures,
architecture, vêtements,
jardins, fontaines,
nourriture même
sont d'un grand raffinement



Fresque au plafond du Palazzo Vecchio à Florence.



Gourmandise et raffinement :

La reine Catherine de Médicis était gourmande, avec une prédilection pour les artichauts et les pâtisseries. Elle avait reçu en cadeau d’un de ses oncles des haricots du Nouveau Monde, qu’il avait réussi à faire pousser dans son potager, et du comte Frangipani, la recette de la crème aux amandes qui porte son nom. Elle arriva également avec les bons usages de la table et la vaisselle de son pays. Les cuisiniers du château s’empressèrent d’apprendre et d’assimiler les doctrines culinaires italiennes, et la noblesse de copier la délicate vaisselle en porcelaine, en cristal et en verre qui embellissait la table du roi, les bonnes manières et les règles d’hygiènes italiennes. Certains attribuent à Catherine de Médicis l'introduction de la fourchette en France. En effet, les Florentins s’en servaient déjà pour manger les sucreries et les fraises, selon la coutume turque. Mais à table, on utilisait une fourchette pour prendre les morceaux de viande et les légumes dans le plat et les mettre dans son assiette. Et on mangeait encore à proprement parler avec les doigts. De plus, celle qui allait devenir reine apporta une vraie nouveauté, la pâtisserie, car Venise ne se contentait pas d’être spécialiste de la fabrication du verre, c’était aussi le centre européen du raffinage du sucre. Ses sucreries et ses sculptures en sucre s’inspiraient d’ailleurs de ses fameuses œuvres en verre translucide.

Publié par Christyn copié/collé et modifié par Euterpe

Merci Christyn. J'espère que tu ne m'en voudra pas d'avoir remplacer le père par la fille. Voilà une femme qui a été plus libre que les autres. Elle devrait donc te plaire.
Merci pour l'apport de toutes les intéressantes précisions culinaires en sus du tag avec hommage à Catherine de Médicis qui a fait beaucoup pour ce raffinement que toute l'Europe nous envie ! Mais on le dit peu et on ne l'écrit pas du tout dans les livres d'histoire, alors il est bon de la rappeler !

mercredi 14 septembre 2011

Résultat du tag : 47 - Françoise est...

Else Wirich

Françoise du blog "Autour du puits" en bonne "pas féministe pour deux sous" qui se respecte, comme elle se décrit elle-même n'a pas joué exactement le jeu et s'est attribuée un homme de la Renaissance. Dans ce cas-là, il y a une petite clause dans le tag, que j'ai déjà mentionné ailleurs : je prends le personnage féminin le plus proche du personnage masculin en question et l'attribue au joueur/à la joueuse.
La raison en est qu'en bonne féministe, moi par contre, je cherche ici à exhumer les femmes des oubliettes de l'histoire et non a célébré des hommes déjà célébrés des milliards de fois.

Le personnage féminin le plus proche de l'homme en question que j'ai choisi est donc sa mère.

Else Wirich née à Eltville sur le Rhin dans l'actuel land de Hesse fut l'épouse en seconde noce de Friele Gensfleisch zu Laden puis zu Gutenberg. Elle était la fille d'un riche épicier mais sans origine noble à la différence de son mari qui appartenait à la petite noblesse allemande du XVe siècle. L'argent dut compenser l'absence de titre.
Née vers 1376/80 et mariée en 1386, elle donna naissance à trois enfants : Friele (du nom du père), Else (du nom de la mère) et Johannes.
Ce dernier devint extrêmement célèbre et l'est resté. Personne n'a jamais entendu parler d'elle. Elle se battit pourtant auprès de la municipalité de Mayence pour obtenir une retraite pour ce fils benjamin issu du second mariage de son mari (deux graves inconvénients : benjamin et d'un second lit) avant de mourir en 1430. Lui-même mourut en 1468 non sans avoir hérité de la maison de sa mère à Eltville appelé aujourd'hui "ville de Gutenberg".

Fichier:Metal movable type.jpg

Ill. du blog de Françoise : Caractères en plomb dans une matrice !

Merci à Françoise pour sa participation. Mon commentaire : être féministe ce n'est pas une tare. Et puis comme le fait remarquer Benoîte Groult : on ne tue personne. Alors que (semper dixit Benoîte Groult) : on ne peut pas en dire autant des machos.

mardi 13 septembre 2011

Résultat du tag : 46 - Paul est....


Jacquette de Montbron

s’identifier à quoi ?

jeudi 11 août 2011

Euterpe se propose régulièrement d’animer le réseau delecteures/écritureuses de blog en lançant des idées de "tag", sujets invitant chacune à s’exprimer en respectant les consignes du sujet.

Là, l’idée c’est de s’identifier à un personnage féminin de la renaissance.

ça m’embête énormément. d’abord parce que la première femme qui m’ait inspiré, genre j’ai vraiment envie de faire comme elle, voire d’être dans sa peau, c’est Marie Curie. Mais ça compte pas dans le jeu d’Euterpe, parce que c’est pas une femme de la renaissance.

Alors après je cherche s’il y a une autre femme qui m’aurait vachement impressionné dans ma vie. Donc oui y’en a quelques unes, mais aucune depuis mon adolescence, et toute à bien plus tard que l’époque de la renaissance. Genre Rosa Luxemburg et Emilie du Chatelet.

Donc du coup Euterpe est vachement déçue hein, probablement parce que d’abord ça traduit un manque flagrant d’intérêt pour la renaissance : ben oui hein. j’ai jamais aimé cette période là moi hein. même si j’ai adoré les travaux de gens comme Léonard de Vinci, Michel Ange, Galilée, à chaque fois que je me suis penché un peu sur l’esprit de ces gens là, de leur entourage de tous les genres, ça passe pas. y’a tout un tas de croyances, de valeurs, de représentations du monde, du bien et du mal, que je ne partage pas du tout du tout. Sans compter qu’à de rares exception prêt, genre l’arbre qui cache la forêt, j’aime pas leur esthétique.

Sauf des fois, certains costumes féminins, mais ça c’est pas nouveau dans mon cas, d’abord j’ai jamais aimé les attributs masculins, j’aime pas la sécheresse des modes masculines depuis la monté au pouvoir de la bourgeoisie protestante puritaine capitaliste sur le monde et sur les esprits... et précisément, ça date de la renaissance. Avant, les hommes avaient un corps qu’on montrait et progressivement depuis la renaissance, ça disparaît. Les vêtements deviennent sobres et tristes, burk... bon, à la renaissance, c’est pas encore pire hein que maintenant. mais déjà ça sent vachement mauvais.

Bon les femmes dans tout ça : ben souvent elles sont tristes à mourir, même celles qui font des poésies et des trucs et des machins. l’amour, j’ai jamais aimé ça : ça m’a toujours fait penser à un énorme mensonge cachant la cupidité générée par des pulsions d’origine phéromonale complètement imbéciles. P’is alors quand on lit leur vies, ben c’est grâve bonbon : la plus part sont des pondeuses.

Alors évidemment, je me dis que ça vient du fait que c’est comme ça que l’histoire écrite par les connards de vainqueurs phallocrates veut qu’on les voit. D’ailleurs quand elles ont eu réellement un autre rôle, on les présente comme machiavélique, méchante etc... le genre vilaine sorcière princière qui poussent les mâles à s’entre-massacrer (comme si ces connards avaient d’autres désirs hein...)

Bref, évidemment, du coup j’ai parcouru les pages du blog d’Euterpe. et y’a une personne qui m’a semblé sortir un peu quand même des schémas habituels. Bon c’est pas la panacée, mais genre discrète tout en ayant fait quelque chose de sain de sa vie et de celles dont elle avait la responsabilité.

Ce qui m’a d’abord attiré, c’est qu’elle est présentée comme architecte. Il s’agit donc de Jacquette de Montbron. Donc je suis allé chercher sur le net à partir des indications du billet initial d’Euterpe sur cette personne. http://lamotte.pagesperso-orange.fr...

Ce que je retiens de ce personnage à partir des quelques informations recueillies, beaucoup trop partielles pour se faire une idée sérieuse, c’est son sens de l’équité, du réalisme gestionnaire social dont elle fait preuve en tant que noble ayant charge d’un territoire et donc d’une population. Elle s’oppose dignement aux massacreurs fanatiques, régule son économie locale en améliorant le sort de la population comme en améliorant aussi la qualité de vie de sa demeure qu’elle conçoit en tant qu’architecte. Elle se fait un point d’honneur à laisser des finances saines à ses descendants...

Mais à part ça... Rien hein.

Je me dis que de se donner ce genre d’objectif quand on a une position comparable, c’est le mieux à faire.

Dire que je m’identifie, ben non : moi j’ai pas du tout envie d’être responsable de quoi que ce soit. J’aime me retrouver dans mon cocon après avoir gagner les moyens d’en avoir un qui me protège de la brutalité environnante.

C’est tout. laisser une trace dans l’histoire ? aux yeux de qui ? de gens admiratifs du succès et de la gloire ? du veau d’or sous diverses formes pas toujours évidentes ?

non en fait j’aime pas l’humanité c’est tout

y’a juste quelques personnes que j’apprécie, ponctuellement, un peu comme un navigateur qui s’emmerde sur l’océan et s’émerveille de la découverte d’une ïle déserte... dont il se lasse vite de l’exploration.



Publié par Paul copié/collé/illustré par Euterpe

Merci Paul et désolé si je néglige un peu en ce moment les blogs que je visite habituellement.
Oui vous avez raison de dire que l'image des femmes de la Renaissance que les machos colportent ne correspond pas à la réalité. Et la mentalité que l'on prête aux gens de cette époque non plus. On oublie de dire à quel point ils étaient proches de la nature par exemple. Il y a beaucoup à dire sur ce point que l'on tait puisqu'aujourd'hui on ne souhaite plus rien savoir à ce sujet : la technoscience avant tout !

lundi 12 septembre 2011

Résultat du tag : 45 - Violette est...

Cassandre Salviati

Je ne me suis jamais posée cette question.

Car je sais.

Et oué.

Depuis presque quinze ans (aïe aïe aïe) (douloureux constat) je sais.

Tout a commencé une froide journée d'hiver, autour de Noël.

Avant? Après? Peu importe, sachez juste qu'il faisait froid et blanc, et que j'allais sur mes douze ans.

(et que j'en étais encore aux prémisses de mon adolescence)

(ô période bénie)

(surtout pour mes parents)

(mais à cette époque-là ils ne savaient pas encore ce qui les attendait...)

(à cette époque-là mon père ne savait pas encore que l'année suivante son livre de chevet serait "L'adolescent: l'écouter, le comprendre, l'aimer"...)

Bref, mon grand-père m'avait offert un livre sur les Châteaux de la Loire.

Après une moue dépitée,

(ben oué j'avais presque douze ans, mon grand-père n'y connaissait vraiment rien)

(j'aurais préféré avoir une bague dont la pierre change de couleur selon l'humeur)

(ou bien une paire de DocMartens)

(ou un keffieh)

(ou un Eastpack)

(en somme tout sauf un livre)

(parce que les livres c'est trop chiant et ça craint)

(à part Judy Blum)

(pour les passages un peu olé-olé de "Pour toujours")

j'ai fini par le lire,

(il devait vraiment faire moche ces vacances-là, ou bien j'avais été interdite de Difool)

et par ne plus le lâcher jusqu'à la dernière page.

Plus que l'Histoire de France, ce qui m'intéressait, moi, c'était les histoires de coeur, les initiales entrelacées sur les façades, les passages souterrains, les encres invisibles, les poisons...

J'ai fini par persuader mes parents d'aller visiter les Châteaux de la Loire aux prochaines vacances d'été.

(ah ben oui, en ce temps-là nos vacances étaient planifiées six mois à l'avance)

(!)

(et les vacances étaient synonymes de Gîtes de France sentant le moisi, de papiers tue-mouches, de places de villages déserts, de pique-niques à base d'oeufs durs et de fromages odorants, de couvre-lits en chenille, de lectures chuchotées du guide bleu dans la nef de la cinquantième église du séjour...)

Plus ou moins à la même période, le hasard me fit découvrir Jeanne Bourrin.

(enfin, je pense plutôt que le hasard s'appelait maman)

(qui avait dû sentir ma soif de romantisme)

(ah ben oui, à douze ans ça rêvait du premier amour hein)

Et Les amours blessées.

Je ne me souviens pas vraiment du récit en lui-même, mais qu'est-ce que je l'ai aimé alors!

Je n'ai retrouvé ce sentiment avec aucun autre de ses livres.

(et pourtant, j'en ai bouffé du Jeanne Bourrin après)

(je crois bien que je les ai tous lus, recherchant à retrouver l'effet du premier)

(on ne se moque pas, franchement Jeanne Bourrin à douze-treize ans c'est que du bonheur)

Et à partir de là j'ai su que je voulais être Cassandre Salviati.

La belle Cassandre, fille d'un banquier italien, dont le père possèdait mon château préféré, Talcy (où se trouve soi-disant le fameux rosier).

Qui, à treize ans, rencontre Ronsard à un bal de la cour à Blois, et va lui inspirer ses vers les plus célèbres.

De jolies robes, un bal, un château, une belle histoire d'amour platonique,

(ben oué, Ronsard était déjà tonsuré donc bon)

(en même temps il avait sept ans de plus que moi donc... ahem)

(et même s'il n'avait pas été tonsuré il était trop pauvre, mon père n'aurait jamais accepté)

(vous me direz, on aurait pu fuir ensemble)

(mais j'étais une fille sage et raisonnable)

et passionnée (enfin, d'après Jeanne), avec à la clé des poèmes pour l'éternité, c'était pour moi le bonheur assuré!

(on notera mon goût déjà prononcé pour les frivolités, superficialités et légèretés en tous genres)

Bien sûr, j'ai finalement dû épouser un riche noble comme moi, et lui faire des enfants, et tenir mon rang, et certainement ne plus jamais connaître l'amour.

(et avoir une vie d'un ennui abyssal)

(genre la Cendrillon de Téléphone, à côté de mon destin c'est peanuts)

Mais peu m'importait! J'avais été heureuse, j'avais été aimée, et tout le monde le saurait jusqu'à la fin des temps!

(Dieu que j'étais romantique!)

(et absolument pas féministe aussi)

(mais j'étais Cassandre, c'était ça le plus important)


*** Intermède poétique illustrant mes propos***

(et justifiant mon non-féminisme)

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

*** Fin de l'intermède poétique ***

(faut avouer que mon mec savait y faire...)

Cet été-là, j'ai fait mon pélerinage à Talcy et au prieuré de St Cosmes (dernière demeure de Ronsard), priant pour qu'on m'écrive des vers, à moi aussi.

Et quinze après, j'y retournerais volontiers...

Merci à la délicieuse Asphodèle, grâce à qui j'ai retrouvé avec bonheur mes vieilles amours...

Et en bonus, mon rosier et mon château:

(où ma descendante Diane fut la muse d'Agrippa d'Aubigné, s'il vous plaît)

(et oué, on a le gène du poète dans la famille)

(en plus de toutes nos autres vertus telles que la beauté, la douceur, la tempérance, l'intelligence, la sagesse..)

(ok j'arrête)


Publié par Violette copié/collé par Euterpe

Merci Violette, cette contribution est amenée de façon tout à fait amusante, je me suis régalée.
Dommage que tu opposes romantisme et féminisme. On peut sans problème être romantique et féministe, l'un n'empêche pas l'autre ! On peut rêver du prince charmant sur son cheval blanc en sniffant des roses (ou des violettes), tout en écrabouillant à coups de ballerines à pointe ceux qui auraient dans l'idée de te soulever la jupe sans ton autorisation, non ? :)

samedi 10 septembre 2011

Résultat du tag : 44 - Sharon est....


Diane de Poitiers et Louis de Vaudémont

J'ai été taguée par Syl et si j'ai bien tout suivi, le sujet est de savoir si je vivais à la Renaissance, quelle femme j'aurai voulu être (ce tag a été crée par Euterpe).

Mon choix a été spontané et rapide : Diane de Poitiers !

La première fois que j'ai entendu parler d'elle, j'avais quatre ans et demi (j'ai demandé à ma mère, pour vérification), alors que nous étions en vacances, mes parents et moi, dans la Loire et que nous avons visité Chenonceau, modeste château qu'Henri II lui avait offert.

Fille unique (comme moi), Diane de Poitiers a certes été mariée fort jeune à un homme de quarante ans son aîné Louis de Brézé mais elle a eu la chance de n'avoir que deux filles, Françoise et Louise, filles qui, de plus, ont échappé à la mortalité infantile très forte de cette époque. La reine de France Catherine de Médicis, aura dix enfants en douze ans...

Henri II et Diane de Poitiers : oui, je sais, ils avaient vingt ans de différence. Je suis d'accord avec vous, je ne m'imagine pas non plus avec un homme de vingt ans mon cadet mais, je ne pense pas que mon arrière-grand-mère s'imaginait, quand elle avait mon âge, qu'elle tomberait amoureuse à quarante ans, d'un jeune homme de vingt-deux ans, divorcerait et se remarierait avec lui.

Diane de Poitiers n'a jamais épousé Henri II (et pour cause) et Catherine de Médicis confisqua le château de Chenonceau après la mort du roi dans un tournois (1559) contre celui de Chaumont. Diane se retire alors à Anet où elle mourra en 1566.

Une autre femme de la Renaissance me plaît, mais son destin est plus austère : Louise de Lorraine-Vaudémont.

Louise de Lorraine-Vaudémont est une des plus discrète reine de France. Elle fut l'épouse d'Henri III. Ce roi aurait-il contracté un mariage d'amour ? Je ne saurai dire, en tout cas, Louise de Vaudémont était un parti modeste pour un roi. Henri III l'avait rencontré à la cours de Charles III de Lorraine, marié à Claude de France, sa soeur aînée. Il lui fallait une épouse pour assurer sa descendance, il l'a choisi, elle, fille aînée du comte de Vaudémont.

Ils n'eurent jamais d'enfants mais Henri III ne demanda jamais l'annulation du mariage. Il eut des maîtresses, certes, mais n'imposa jamais à la reine une favorite officielle. Après l'assassinat du roi en 1589, Louise se retira au château de Chenonceau. Elle ne quitta quasiment pas sa chambre, qu'elle fit entièrement repeindre en noir. Une unique fenêtre l'éclaire, et offre une vue imprenable sur le toit (je le sais, je l'ai visité). Elle y vécut onze ans et mourut au château de Moulins en 1601.

Publié par Sharon copié collé par Euterpe

Moi aussi comme toi j'ai été marquée très jeune par certaines informations sur la Renaissance. Avec près de deux ans d'avance sur les autres élèves de ma classe j'ai du suivre le cours d'Histoire qui en traitait, et cette période m'a alors d'autant frappé que j'étais si jeune.

Et en lisant ce billet, cela me rappelle que je n'ai toujours pas visité Chenonceau !

Merci beaucoup pour ta participation !

vendredi 9 septembre 2011

Résultat du tag : 43 - Delphine est...

Quelle femme de la Renaissance aurais-je aimé être ?

Asphodèle me pose cette question ici.

Question piège s’il en est, je connais mal cette période et j’ai du mal à m’imaginer femme à cette époque (les robes à froufrou, la cours, les intrigues, très peu pour moi), je m’imagine davantage comme une suffragette, voire une amazone.

Après quelques recherches, je découvre cette femme-là, « La Marguerite des marguerites », ou bien Marguerite d’Angoulême ou Marguerite de Navarre (1492-1549), sœur du roi François Ier.

Et pourquoi elle ?

Parce qu’elle a joué un rôle capital au cours de la première partie du XVIe siècle, en effet : elle manifeste un certain intérêt pour les idées nouvelles, encourageant les artistes à la Cour de France. Elle est ainsi connue pour être l’une des premières femmes de lettres françaises, surnommée la dixième des muses.

Elle a écrit différents textes, dont le plus connu est un recueil de nouvelles, L’Héptaméron

A découvrir ici (grâce à Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF)

Merci Wikipédia pour les références. Si vous voulez en savoir plus sur cette illustre femme, c’est par là.

Merci à Asphodèle pour ce tag, finalement, c’était sympa de se replonger dans l’histoire et de découvrir cette femme-là.

Que celle qui se voit dans une femme de la renaissance s’empare de ce tag-là !

Publié par Delphine copié/collé par Euterpe

Merci Delphine pour ta participation ! Tu es ma 3e Marguerite de Navarre de ce tag ! Mais je n'ai rien contre car j'ai une affection toute particulière pour elle aussi. J'ai déjà consacré pas mal de billets à son sujet. Pour les connaître, il suffit de cliquer sur le libellé "Marguerite de Navarre".

Résultat du tag : 42 - Paumadou est...

Héloïse

Quelle femme de la renaissance suis-je ? Euh…. quelle renaissance ?

14 août 2011

Voilà Olivia qui me tague (merci) parce qu’elle a été taguée par Asphodèle.

Quelle femme de la renaissance seriez-vous ?

Et là, évidemment mon esprit étriqué ne cherche pas à trouver une femme de la trop célèbre Renaissance (celle qui débute au 15ème siècle en Italie et essaime au 16ème dans toute l’Europe) NAAAAAn ! Parce que moi, la Renaissance, celle de Michelange, Raphaël (j’adore Raphaël pourtant), Donatello (j’adore aussi) et Léonard (la quatrième tortue ninja… j’aime pas, désolé, Vinci, à part un ou deux portrait, ça me parle pas…), bref la Renaissance que tout le monde appelle LA Renaissance, c’est un retour en arrière, un obscurantisme qui se base uniquement sur le monde greco-romain sans en tirer grand chose de novateur. On copie, on retrouve des techniques oubliées. On fait plus de l’archéologie que de l’art. Cette renaissance n’avait rien d’un pas en avant et a contraint tous les enseignements jusqu’au 20ème siècle : littératures gréco-latines obligatoires, sans parler de l’académisme qui a élevé au rang d’art à suivre (tout autre étant moche/honni/proscrit) des idées gréco-latines de la représentation humaine, de l’architecture et de la sculpture…

Bref, pour moi, la renaissance est une période qui est intéressante, mais à laquelle on a donné beaucoup trop d’importance : rendant le Moyen-age obscur sombre et sans intérêt. Le Moyen Age, c’est 10 siècles et 3 renaissances (8ème, 10ème et 12ème siècles). La fameuse renaissance n’est donc pas la première et surtout pas la plus intéressante à mon avis.

Alors, désolée, je vais jouer sur les mots et je vais choisir une autre renaissance que celle du 15-16ème siècles (2 siècles seulement et on l’étudie avec autant d’importance ! comprenez que je fulmine un peu)

J’ai choisi une femme de la renaissance du 12ème siècle. Période à laquelle Cluny est plus influente que Rome (Cluny III le genre d’église que j’aurais bien aimé voir en VRAI, et pas le micro vestige qu’il en reste après sa destruction post-révolutionnaire par un fabricant de plâtre), l’ordre Cistercien apparaît, et puis on traduit les auteurs arabes, on les lit avec autant d’assiduité que les grecs ou les latins…

Cette femme donc, c’est la fameuse Héloïse : qui se retrouve à la tête d’une abbaye à la suite de son entrée dans les ordres (sur ordre de son époux Pierre Abélard) mais qui n’éprouve pour sa situation aucune joie : elle regrette sa vie passée et doit se faire à sa nouvelle vie alors qu’elle n’a absolument pas la vocation. Une femme qui subit sa vie (même si intellectuellement, elle est très intelligente, cultivée, elle est bafouée pour ses idées et sa condition de femme) et finit par s’y résigner, s’y faire et certainement y trouver un équilibre. Bref, elle n’a pas l’étoffe d’une battante, ni d’une héroïne, juste d’une personne ordinaire qui cherche à être heureuse dans les conditions imposées de sa vie.

Voilà, la tradition veut que l’on tague d’autres personnes (comme le tag tourne beaucoup, je vais essayer de ne pas nommer des gens déjà tagués) : Tiens je vais taguer Idmuse, Bleu Azur (en vacances y parait) et (pas de misogynie ici Razz ) Jean-Charles (ben oui pourquoi il ne pourrait pas aussi être une femme de la Renaissance, hein ?). Voilà

Publié par Paumadou copié/collé par Euterpe

"pour moi, la renaissance est une période qui est intéressante, mais à laquelle on a donné beaucoup trop d’importance : rendant le Moyen-age obscur sombre et sans intérêt. Le Moyen Age, c’est 10 siècles et 3 renaissances (8ème, 10ème et 12ème siècles). La fameuse renaissance n’est donc pas la première et surtout pas la plus intéressante à mon avis."

Merci Paumadou pour ce point de vue avec lequel je suis bien d'accord. Ce qui rend cette Renaissance des XVe/XVIe siècles si célèbre c'est justement qu'elle contient les germes notre présent. On y voit tout notre système actuel en gestation et le moyen-âge qui n'avait pas vu naître Machiavel l'homme qui a perverti les papes et la politique, ni s'enrichir les marchands de la Hanse au point de prêter avec intérêt leur argent aux empereurs, époque où ne démarrait pas encore cette emprise matérialiste qui nous étreint toujours est malheureusement bien trop méconnue aujourd'hui. C'est une excellente chose de le rappeler.


mercredi 7 septembre 2011

Résultat du tag : 41 - Lucie est....

Francesca Caccini

Femme de la Renaissance

Le tag courait depuis quelque temps, mais m'avait jusqu'ici épargnée. Puisque Lali insiste, je me prête au jeu, non sans difficulté. En effet, je réalise que si je peux aisément me projeter en femme célèbre du Moyen-Âge (Hildegarde von Bingen) ou encore du 19e ou 20e siècle, quand vient le temps de choisir une inspiration ayant vécu au temps de la Renaissance, je peine à assurer. En fait, la seule à laquelle j'aimerais m'identifier, que j'ai découvert relativement récemment, alors que j'ai dû écrire des notes pour un disque l'année dernière, est en fait à cheval entre la Renaissance et l'époque baroque. (Enfin, tout dépend de la date du début du baroque adoptée, qui diffère selon les divers experts.)

J'ai nommé ici Francesca Caccini (1587-1640). Souvent surnommée La Cecchina (l'oiseau chanteur), elle a été également luthiste, guitariste, claveciniste et, dès 1614, elle devient la musicienne de cour la mieux payée. Au fil des ans, elle produira une impressionnante quantité de compositions, dont au moins 16 œuvres pour la scène, dont il ne reste malheureusement aujourd’hui (presque) plus rien. Versée également en poésie, elle écrit elle-même les poèmes qu'elle mettra en musique.

Vous pouvez en apprendre plus ici en lisant les dites notes que j'ai rédigées, mais surtout en écoutant l'une ou l'autre des plages proposées. Lasciatemi (Laissez-moi seule) est particulièrement troublante.

Je transmets le tag à qui voudra bien s'en emparer...

mardi 6 septembre 2011

Résultat du tag : 40 - Aliénor est....

Femme de La Renaissance: PERNETTE DU GUILLET

Couvent des Annonciades/ Bordeaux

***

Taguée par Lali, tout simplement, je joue le jeu de La Femme de La Renaissance.

Et là…me voilà bien embarrassée car je la voudrais un peu rebelle, éprise d’art et bien de son temps.

Non, je ne peux choisir Aliénor d’Aquitaine puisqu’elle est née bien avant. Je me languis de cette infidélité historique: que ne sont-ils nés quelques années plus tard elle deux fois reine et ses troubadours.Je suis plus familiarisée avec le Moyen-Âge pour tout vous dire.

Non je ne peux choisir la reine Margot et son château de Cazeneuve en Gironde, lieu où elle cachait ses amours au roi Henri IV dans les souterrains et au bord du ruisseau:née trop tard! Pourtant je vous assure que ce personnage aurait été digne de la Renaissance.

Mais j’irai donc du côté de Lyon et je choisirai…une poétesse, jeune qui s’est consumée d’amour et dont la chandelle des ans s’est bien vite éteinte. Je veux citer PERNETTE DU GUILLET(1520 ?-1545) .

Dames, s’il est permis

***

Dames, s’il est permis
Que l’amour appetisse
Entre deux coeurs promis,
Faisons pareil office :
Lors la légèreté
Prendra sa fermeté.

***

S’ils nous disent volages
Pour nous en divertir :
Assurons nos courages
De ne nous repentir,
Puis que leur amitié
Est moins, que de moitié.

***

Se voulant excuser,
Que leur moitié perdue
Peut ainsi abuser
Tant qu’elle soit rendue :
La loi pour nous fut faite
Empruntant leur défaite.

***

Si j’eusse été apprise
Comme il fallait aimer,
je n’eusse été reprise
Du feu trop allumer
Qu’éteindre j’ai bien su,
Quand je l’ai aperçu.

***

Ne nous ébahissons
Si le vouloir nous change :
Car d’eux nous connaissons
La vie tant étrange,
Qu’elle nous a permis
Infinité d’amis.

***

Mais puis qu’occasion
Nous a été donnée,
Que notre passion
Soit à eux adonnée :
Amour nous vengera,
Quand foi les rangera.

(Chanson V)

***

Elle rencontre MAURICE SCEVE au printemps 1536 ; il a trente-cinq ans et elle seize. Elle devient son élève. Leur amour impossible devient la source d’inspiration de ses poèmes, publiés post-mortem par son mari en1545 sous le titre Rymes de gentille et vertueuse dame, Pernette du Guillet. La plupart de ses vers ont été écrits pour être mis en musique et chantés. Quant à MAURICE SCEVE il publie Délie, un recueil de poèmes qu’il lui dédie sans la nommer.

PERNETTE DU GUILLET est morte à 25 ans, de la peste; hélas.

***

MAURICE SCEVE a écrit ceci: quel sublime aveu qui me va droit au coeur:

Plutôt serons Rhône et Saône déjoints

Que d’avec toi mon cœur se désassemble;

Plutôt seront l’un et l’autre Monts joints,

Qu’avecques nous aucun discord s’assemble;

Plutôt verrons et toi et moi ensemble

Le Rhône aller contremont lentement,

Saône monter très violentement,

Que ce mien feu, tant soit peu, diminue,

Ni que ma foi décroisse aucunement.

car ferme amour sans eux est plus que nue.

********

Romantique moi? Peut-être…Peut-être…

Mais contente de trouver une belle romance, une poétesse dans ces ans où elles ne fleurissaient guère en nombre et puis

Je passe le flambeau du tag de la Femme de la Renaissance à Lautreje et à Maria-D ainsi qu’à Cerise-Marithé.


Publié par Aliénor copié/collé par Euterpe

Ah ! Quelle joie de retrouver des vers de Pernette du Guillet (et puis aussi de l'excellent Maurice Scève) ! Merci beaucoup Aliénor !
Et j'aime aussi l'illustration avec la figure sculptée du couvent de l'Annonciade, ordre créé par la malheureuse Jeanne de France qui fut, elle aussi, une femme, une reine même, tout à fait hors du commun.

Ici mon propre billet sur Pernette du Guillet, l'année dernière.

lundi 5 septembre 2011

Résultat du tag : 39 - Michelaise est....

Sofonisba Anguissola (mais non, c'est moi !)

QUELLE FEMME DE LA RENAISSANCE AURAIS-JE ETE ?


Que voilà un tag passionnant relayé par Alba... Entre mes femmes peintres et mes femmes musiciennes, je suis en plein dans le sujet !! Il me faut donc participer.
J'aurais pu choisir d'être la maîtresse de Ludovic Sforza immortalisée avec une hermine par Vinci, dite Belle Féronière... pas tellement pour une quelconque affinité avec cette Cecilia Gallerani dont on sait finalement peu de chose, mais par sentimentalisme : mes parents avaient craqué sur cette toile et décidé, à mon grand étonnement que je ressemblais à la belle Cécilia... ce qui n'a rien de réaliste ! Jusqu'à ce que je comprenne qu'une sorte d'assimilation avec le vrai nom de cette dernière la leur faisait considérer comme une presqu'homonyme ! D'où leur enthousiasme... Las ! Et puis ce choix a déjà été proposé (et rejeté d'ailleurs) par Quoi de 9 Cécile... Faut dire que si vous tapez "Femme de la Renaissance" en ce moment, vous naviguez entre Les lectures de Lili, Fattorius, et forcément vous finissez par aboutir sur l'initiatrice de cette réhabilisation féminine : Les aventures d'Euterpe rencense toutes les réponses à ce tag. La liste est étonnamment longue, preuve que le tag était bien trouvé ! J'ai décidé de l'explorer car chaque article est passionnant. C'est ainsi qu'on recontre :
Marguerite de Navarre chez La revue de Stress, chez Isabelle B.
Lucrèce de Medicis chez Angèle en vrac, retenue aussi par Lucrecia Bloggia, et enfin par Liliba
L'infante Claire Isabelle Eugénie publié par Les Petits bleus d'Artemisia qui est le complèment indispensable à mon propre choix !! (pardon Artemisia, je n'ai pas réussi à trouver ton article sur ton propre site)
Dinamene chez Luciamel
Gargamelle chez Vallenain
Héloïse chez Wilhelmine
Anne De Bretagne chez Hypathie
Louise Labbé chez CC et aussi chez Lili Galipette... c'est le choix définitif de Cécile du blog Quoi de 9 dont je parlais plus haut
Catherine de Medicis chez CC
Francesca Caccini chez Fattorius
Une mère anonyme chez Canel
La Flore de Boticelli pas moins pour Sophie !
Gabrielle d'Astrée chez Asphodèle
Une femme wallonne inconnue mais immortalisée par Van der Weyden chez l'Ogresse
La Laure de Pétrarque a été choisie par Liratouva
Lucretia ¨Panciatichi est finalement élue par Syl après de nombreuses hésitations
Marie de Gournay chez George
Vittoria Colonna chez Ella
qui choisit aussi Simonettea Vespucci, la plus belle femme d'Italie à son époque ! oups...
Marguerite de Valois chez Julia
La Léda de Léonard de Vinci a été choisie par Margotte
Isabelle de Caumont est proposée par David Burlot
Isabelle d'Este, est retenue par Kenza, je l'aurais volontiers choisie zut !! Et Siobhan l'a retenue aussi.
Isabelle Whitney, ouf une anglaise, a été dénichée par Alicia
Marietta Robusti est, forcément, choisie par VenitiaMicio
La duchesse laide de Quentin Metsys est brocardée avec un rien de provoc par ICB
Moderata Fonte, la dernière en date au moment où j'écris, est le choix de Danielle d'Album Vénitien
S'y ajoute Diane de Poitiers, choisie par Alba de Ciel Bleu de Castille dont l'article m'a mise sur la piste de ces femmes dont le temps, la légende et les peintres nous ont laissé des traces, parfois floues, parfois surprenantes, toujours humainement intéressantes à découvrir. Car l' Histoire avec un grand "h" nous parle de ceux qui firent la politique, les guerres et les nations, mais elle a longtemps laissé de côté celles qui les inspirèrent, conseillèrent voir influencèrent. Diane aurait d'ailleurs, d'après son commentaire, été aussi le choix de Françoise d'Autour du Puits. Bref, j'en suis là de mes réflexions, me disant d'une part qu'il en a vachement des nanas de la Renaissance auxquelles on a envie de ressembler, et d'autre part qu'elles sont souvent italiennes. M'enfin, à cela rien d'étonnant, cela vient sans doute du fil rouge qui nous unit souvent à travers ces blogs, une "certaine" culture qui trouve ses racines au-delà des Alpes. J'aurais pu, pour contrebalancer cette prédominance transalpine, choisir Charlotte de la Trémoilles, mais je vous ai déjà raconté sa vie il y a peu !! Donc ??

Un autoportrait de 1556, qui se trouve au musée de Lancut en Pologne. L'artiste appuie sa main sur un bâton pour l'éloigner du tableau, et elle arbore une tenue "d'atelier" loin des tenues élégantes que priseront les autres femmes d'autoportaiturant.

Donc, suite logique de ma série d'articles sur les femmes peintres, et même s'il s'agit d'une Renaissance tardive, j'élis Sofonisba Anguissola, affublée de cet étrange prénom par un père admiratif d'Hannibal et rêvant d'avoir un fils.

La partie d'échecs, un des tableaux les plus connus de Sofonisba où le jeu des regards constitue la trame de la narration de cette partie "mondaine" entre les soeurs Anguissola
Le malheureux homme aura d'abord 6 filles, Sofonisba étant l'aînée, avant que d'accueillir le petit mâle tant désiré, auquel il donnera de guerre lasse, le prénom d'Astrubale ! Pendant ce temps là les filles auront été élevées avec beaucoup de soin par leur père qui tenait à les encourager à cultiver leurs talents, et surtout armées d'une solide culture. On verra l'artiste se peindre un livre à la main, jouant de l'épinette ou bien sûr, peignant. Vasari, qui rendit visite à la famille Anguissola en 1568 (Sofonisba était déjà partie pour Madrid) dit que cette maison était "l'auberge non seulement de la peinture mais de toutes les vertus" !

Astrubale, le garçon tant désiré, auprès de son père et d'une soeur Anguissola
Sofonisba est la plus connue des 6 soeurs, et sa longue vie consacrée à l'art, d'abord comme peintre mais aussi, vers la fin (elle est morte à 93 ans) comme mécène de jeunes artistes prometteurs (elle a reçu et conseillé le jeune Anton Van Dyck), est pleine d'imprévus et de liberté. Elle avait, sous des dehors sages et posés, un sacré caractère. On lui attribue cette phrase, sans doute légendaire, car ses autoportaits montrent en effet un large regard étonné : "la vie est pleine de surprises, j'essaie de capturer ces moments précieux avec des larges yeux".

Un joli travail d'étude réalisé alors que Sofonisba avait 18 ans : elle peint son maître, Campi, en train de la portraiturer, armé du même "malhstick" qu'elle, on a voulu y voir l'expression de besoin de s'affirmer en faisant adopter à Campi le même outil qu'elle ! On a aussi raillé le fait qu'elle se représente sur la toile plus grande que le peintre !

Confiée en 1546 à Bernardino Campi, elle fréquentera dès 1553 Gatti avant d'aller à Rome où elle rencontre Michel Ange. On raconte que le maître se montre très accueillant à son endroit, lui permettant d'étudier ses esquisses et lui donnant des conseils techniques précieux. Pour le remercier, elle lui offre une petite composition, enfant mordu par un crabe, que le maitre trouve tout à fait à son goût. Il semble avéré que l'enfant du tableau soit Astrubale petit. Michel Ange lui aurait permis de consulter ses propres croquis pour travailler le dessin.

Sans doute une copie du fameux "enfant mordu par un crabe", qui connut un réel succès et fut souvent reproduit
De retour à Crémone, sa ville natale, elle connait un succès certain, vend des toiles et réalise de nombreuses commandes de portraits qui plaisent à la bonne société locale, asseyant ainsi sa réputation. Celle-ci lui permet d'intégrer en 1558 le cercle prestigieux des artistes entrenus par le duc d'Albe dans sa cour milanaise. Et lorsque le roi d'Espagne Philippe II qui cherche un maitre de dessin pour sa jeune épouse Elsabeth de Valois, le duc s'empresse de lui recommander mademoiselle Anguissola . C'est ainsi que Sofinisba part s'installer à Madrid : elle a 27 ans et la jeune reine, dont elle sera à la fois dame de compagnie, professeur de dessin et peintre attitrée, en a 14. Elle continue à peindre pour les familles de la cour et son talent est hunanimement reconnu. Elle restera 11 ans à la cour d'Espagne mais après la mort en couches de la jeune reine, le roi Philippe II la dotera généreusement pour la marier. Il était temps, elle avait 38 ans !!

Vous reconnaissez sans peine auprès de Sofonisba jouant de l'épinette, la même servante que sur la partie d'échec, détail qui nous rend la jeune femme attachante.
Elle épouse donc en 1570 Fabrizio Moncada, et part s'installer avec son époux en Sicile, île dont il est le vice-roi. Malheureusement elle se retrouve veuve rapidement, en 1579, et son séjour sur l'île ne se justifie plus. Elle entame alors un assez étonnant voyage qui la mène de Livourne à Pise, et, étant tombée amoureuse durant la traversée d'un beau capitaine de galère gênois, elle l'épouse. Elle a 47 ans et il semble que ce vaillant marin soit nettement plus jeune qu'elle. De fait on sait qu'il fit inscrire une péitaphe sur la tombe de son épouse pour célébrer, post mortem, le centième anniversaire de cette dernière "A Sofonisba, ma femme... dont on se souvient comme d'une femme illustre, comme peintre de portraits.... Orazio Lomellino, en souvenir de la perte de son grand amour, dédie ce petit hommage à cellle qui fut une grande dame - 1632". Ils passèrent plus de 40 ans ensemble, heureux pour Sofonisba car son époux la soutenait et l'admirait.

Autoportrait de 1610

Cela fait un peu scandale dans la famille, mais elle s'installe à Gênes où elle continue à exercer son art. Elle est à l'aise, d'autant que la dot de Philippe II lui donne une réelle indépendance financière. Avec l'âge, sa vue baissant (elle avait la cataracte), elle ralentit sa production et aime à s'entourer de jeunes artistes talentueux, qui viennent la visiter et recueillir ses conseils et son aide. Elle entretient autour d'elle une sorte d'école de peinture, un mécénat avisé, qui montre qu'elle reste jusqu'à la fin entreprenante et pleine d'esprit. Son autoportrait à l'âge de 78 ans la montre toujours posée et en apparence placide, tenant un livre sans lequel elle a glissé un index prêt à ouvrir l'ouvrage et un papier dans la main droite. Une babayaga avant l'heure puisqu'elle garde vivace l'envie de se battre, d'être elle-même et de partager son art.


Il semble que le jeune Van Dyck ait admiré cette femme à qui il vint rendre visite. Il disait avoir reçu plus de lumières de sa cécité que de la contemplation de toiles de maîtres illustres. Il fit d'elle de nombreux croquis et, plus tard peignit avec respect et perspicacité ces portraits qui la décrivent parfaitement. Sofonisba a environ 91 ans, le trait est sans concession mais l'hommage est sensible. Vasari, quant à lui, écrivit d'elle dans ses Vite : " Anguissola a montré plus de grâce et d'application dans son travail que la plupart des femmes de notre temps, elle a réussi non seulement dans le dessin, la couleur et la copie d'après nature, mais elle a créé elle-même des oeuvres rares et très belles".

Publié par Michelaise copié/collé par Euterpe

Merci à Michelaise qui recense comme moi des femmes artistes du passé dans son blog et hop, encore un point commun : elle choisit de se voir dans la même personne de la Renaissance que moi : Sofonisba Anguissola ! Ah non c'est pas de jeu ! :)
En tout cas, voilà un blog à consulter pour connaître des noms de femmes d'époques antérieures ou postérieures au XVIe siècle. J'ai lu des billets édifiants qui me font en même temps bien plaisir.