samedi 6 août 2011

Résultat du tag : 4 - Luciamel est....

Dinamene


Pourquoi elle, pourquoi lui ? lui le poète aventurier, l'Indiana Jones portugais... l'un des plus grands poètes du XVIe siècle, lui qu'on compare à Virgile, Dante, et Shakespeare, parti sur les traces des découvreurs, enfermé dans une grotte à Macao (car il avait osé écrire une satire du vice-roi), où il rédigea les Lusiades. Revenant au pays il fit naufrage, il put sauver son manuscrit des flots mais perdit dans la tempête Dinamene, celle qu'il adorait.

Elle n'était personne, il mourut miséreux dans un hôpital près de Lisbonne, il représente l'un des noms les plus importants de la littérature portugaise, et une référence essentielle pour la littérature mondiale, elle est aujourd'hui, grâce à ses poèmes à lui, plus vivante que les plus illustres dames du XVIe siècle.

Publié par luciamel le 4.8.2011

Copié/collé par Euterpe : merci Lucia. Mais n'aurais-tu pas un poème de lui en francais qui parlerait de cette femme ?

La "plus vivante" ? Beaucoup de femmes du XVIe siècle sont encore très très vivantes de nos jours.

Ou alors il faut le prouver !!! Un poème ! un poème ! Un poème ! Un poème !

Ajout du 8.8.2011 . pardon lucia je n'avais pas vu le poème. En cherchant bien, j'en ai trouvé une traduction complète :

Cette captive,

qui me tient captif,

Parce que je vis en elle,

Ne veut plus que je vive.

Je n'ai jamais vu rose

Qui, en de tendres bouquets

Fut à mes yeux

Plus jolie.


Ni les fleurs des champs,

Ni les étoiles dans le ciel

Ne me paraissent aussi belles

Que mes amours.

Charme singulier

Regard paisible,

Yeux noirs et las,

Mais non de tuer.


Une grâce vive

Y demeure,

Qui la rend maîtresse

De qui l'a pour esclave.

Noirs sont les cheveux,

D'où le peuple vain

Cesse de croire

Que les blonds sont beaux.


Noirceur d'amour,

Si douce est la figure

Que la neige lui jure qu'elle voudrait

Avec elle échanger sa couleur.

Douce gaieté

Que la sagesse accompagne.

Elle paraît bien étrangère,

Mais barbare, non.


Sereine bonté

Qui apaise la tourmente !

En elle, enfin repose

Toute ma peine.

Telle est la captive

Qui me tient captif.

Et, puisque je vis en elle,

Il faut bien que je vive.


Trouvé ici


(L'illustration est de mon choix mais si tu veux me proposer un visage de femme qui l'incarnerait, je remplace volontier cette image).


9 commentaires:

  1. Merci jfsadys, c'est agréable de lire un article sympa pour les femmes, pour changer !

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  2. c'est surtout qu'à travers l'expérience fondamentale du lien maternelle, pierre Rabhi va à l'essentiel. celui qu'il pointe est la jalousie radicale des hommes pour ce pouvoir de vie inhérant à la femme parce que mère et éducatrice. car à travers le lien à la mère se construit le lien à l'altérité. du comment l'on construit ce lien dépend tous les autres.
    il ne dit pas que toute femme est mère avant tout : bien au contraire, il indique que de par sa sensibilité il est profondément blessé par cette culture qui enferme chacun dans un rôle, une prérogative jalouse des uns par rapport aux autres et que c'est en levant cette attribution arbitraire des rôles que l'on accordera à chacun ce que chacun a à partager avec les autres.
    je soupçonne les hommes comme pierre rabhi d'être plus maternel que beaucoup de femmes et nous criant qu'on nous le reconnaisse.

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  3. C'est un femme qui m'a fait découvrir Pierre Rabhi et son mouvement "oasis en tous lieux". Sa vie est intéressante à découvrir: http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Rabhi.

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  4. J'ai beaucoup aimé ce lien de jfsadys sur pierre Rhabhi qui décrit avec beaucoup de sensibilité ce rapport des hommes avec leur mère .
    On entretient depuis des lustres les hommes dans le rôle de ceux qui "coupent le cordon" ! Car je ne sais qui a décidé un jour que les liens devaient être coupés par le seul père?
    Même les oiseaux se mettent à deux pour aider leurs petits à sortir du nid !

    Le service militaire , autrefois réservé aux hommes était censé leur apprendre à jouer les durs , les fiers à bras , à couper toute relation charnelle avec leur famille . Le but étant bien sûr d'en faire de la chair à canon!

    Pendant ce temps on éduquait les femmes à attendre bien sagement le retour du soldat prodigue -"Soeur Anne ne vois tu rien venir ?" - et encore s'il en revenait , et à bien éduquer leurs fils pour qu'ils soient un jour de bons petits soldats comme papa et leurs filles à être patientes comme maman !
    Heureusement les temps changent , sans doute trop doucement au goût de certains , mais ils changent . Les pères deviennent plus "maternels" et commencent à reconnaître qu'ils ont aussi en eux cette part de féminité . A l'inverse les jeunes filles sont de plus en plus autonomes .
    Il n'est pas question non plus pour moi de nier les différences entre les deux sexes , elles existeront toujours heureusement pour notre descendance ,mais c'est plutôt rassurant pour le retour à des valeurs moins "beaufs" , à plus de sensibilité et de relation avec la vraie vie !
    Malheureusement l'actualité ne nous en donne pas des exemples tous les jours , bien au contraire !Il reste sans doute un long chemin à accomplir .

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  5. non non
    les différences entre "sexes" sont entièrement artificielles, constructions culturelles orientées.
    pour moi il est bien question de les nier radicalement et de les remplacer par un système sans différence de genres sexués, car le modèle séparatistes fondé sur la domination du modèle masculin guerrier est radicalement malsain, le modèle masculin guerrier est lui-même radicalement mauvais et doit être banni totalement.

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  6. @Paul ,
    Oui je suis bien d'accord que le modèle guerrier masculin est malsain d'ailleurs c'est ce que je sous-entend en préambule .
    Je parlais des différences physiologiques car je ne crois pas non plus qu'un jour hommes et femmes soient totalement identiques ..à moins de mutations , les femmes accoucheront toujours et pas les hommes ( sauf peut-être moralement) .
    Il sera donc toujours difficile pour un père à la naissance d'un enfant de trouver sa place c'est ce que dit Rhabi , mais cela se fait en douceur avec le temps et non par une épreuve de force ou de domination c'est évident .

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  7. @Euterpe : ben... il suffit de lire mon billet ;))) je mentionne le poème le plus célèbre que Luis de Camoes a écrit pour Dinamene ("Aquela cativa/Cette captive"), et j'en donne une traduction personnelle, ainsi que l'incontournable (pour les lusophiles) "Amor é fogo que arde sem se ver" (qui a donné son titre à mon billet); la vidéo est un autre de ses poèmes chanté par une très grande fadiste actuelle : Ana Moura.

    J'avais cherché une illustration, une représentation de Dinamene... rien sur Google.

    Je la dis "plus vivante", Dinamene, car la poésie de Camoes (comme celles de Baudelaire, de Pessoa, ou de Rimbaud) rendent chair et âme à l'amour qui n'est plus.

    NB : j'ai un peu modifié le texte que tu as copié/collé (je l'ai allégé).

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  8. A jfsadys, paul et coup de grisou : ce qui m'effraie c'est que tant d'hommes comme Pierre Rabhi ont été jetés vite fait dans les oubliettes de l'histoire par ceux qui les combattent et aujourd'hui encore, ils ont du mal à se frayer un chemin dans la foule compact des machos qui leur barrent le passage vers les médias par exemple. Mais peut-être les temps changent-ils vraiment. Je l'espère de toutes mes forces. En tout cas en ce monent il y a un fort contre-courant, il faut se cramponner !

    A lucia mel : j'ai repris ton nouveau texte et chercher l'intégral du poème sur Dinamène.
    Merci pour ce passionnant extrait de culture portugaise. Camoes a l'air bien connu sur le web et du coup j'ai trouvé un passionnant ouvrage sur l'oeuvre épique et lyrique ! (Je l'ai mis en lien).

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  9. merci Euterpe, oui, Camoes est bien connu sur le web ;)) je suis heureuse que son oeuvre te plaise.

    Ton tag est passionnant :))

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