



à la recherche des femmes perdues dans l'espace-temps et autres aventures...
Rien n'est plus différent que le somme et la mort,
Combien qu'ils soient issus de même parentage ;
L'un profite beaucoup, l'autre fait grand dommage,
De l'un on veut l'effet, de l'autre on craint l'effort.
Une morte froideur qui descend du cerveau
Nous cause le sommeil, une fièvre brûlante,
Qui éteint les esprits par son ardeur nuisante,
Nous cause le trépas et nous met au tombeau.
Le somme va semant de roses et de lis
Les beaux traits délicats d'une plaisante face,
Et l'effroyable mort, dans l'horrible crevasse.
D'un sépulcre odieux les tient ensevelis.
Le soleil respirant mille petits zéphirs
Caresse doucement le dormant en sa couche,
Et la mort ternissant une vermeille bouche,
Étouffe pour jamais ses gracieux soupirs.
Après un long sommeil l'homme se sent dispos,
Pour aller au Palais, à la cour, à la guerre ;
La mort ronge au suaire, en la bière, en la terre,
Et, meurtrière, corrompt les nerfs, la chair, les os !
Le soleil et sommeil ont presque mêmes noms,
Mêmes effets; aussi l'un vous donne la vie,
L'autre empêche que tôt elle ne soit ravie,
La couvrant, curieux, dessous ses ailerons.
Ô gracieux sommeil, riche présent des Dieux !
Tu ne pouvais loger en une part plus digne
Que celle que tu tiens, puisque l'âme divine
A sa demeure au chef et sa fenêtre aux yeux.
Ne m'abandonne point, ô bienheureux sommeil,
Mais viens toutes les nuits abaisser la paupière,
De ma mère et de moi ; fais que la nuit dernière
Ne puisse de longtemps nous fermer le soleil !
Ainsi soit pour jamais le silence sacré
Fidèle avant-coureur de ta douce présence ;
Ainsi l'ombreuse nuit révère ta puissance,
Ainsi les beaux pavots fleurissent à ton gré.
En France, il est quasiment impossible de trouver à la Renaissance de grandes créatrices incontournables comme Catherine van Hemessen pour la Flandre, Sofonisba Anguissola pour l'Italie, etc...Les études effectuées dans le domaine de l'art féminin étant plus que rarissimes. Celles qui ont été néanmoins faites, ont permis quand même de savoir que Jacquette de Montbron, la belle-soeur de Brantôme, sculptait et qu'elle s'est faite architecte pour construire son château, que Suzanne de Court était une émailleuse célèbre, que l'une des filles du peintre Corneille de Lyon a été saluée par Antoine du Verdier comme peignant „divinement bien“, que la fille d'Ange Vergèce illustrait les manuscrits de son père, que les „painteresses“ Marie Coudreau et sa fille Dauphine ont participé à la décoration d'Amboise. Il est assez vraisemblable qu'une recherche plus approfondie étofferait cette liste.
Ici une aiguière peinte par Suzanne de Court trouvée (avec difficulté) sur Internet.
(...) Chez les Cantabres, aujourd’hui les Biscaïens, c’était le mari qui apportait la dot, la sœur avait soin d’établir le frère et de le marier et il n’y avait que les filles qui héritassent du bien. Chez les Scythes, les Thraces et les Gaulois, généralement tous les offices étaient communs aux sexes et lors qu’il s’agissait de délibérer sur la guerre, ou sur la paix, on consultait les femmes. Et elles tenaient rang dans les assemblées.
Pourquoi donc, direz-vous, les femmes sont-elles réduites à la quenouille et au simple soin du ménage ? Le voici : la tyrannie des hommes, qui prévaut sur tout, agissant contre le droit divin, violant impunément l’équité naturelle, a privé notre femelle de la liberté qu’elle reçoit en naissant : oui, par des lois iniques, on lui a interdit la jouissance, on l’abolit, par l’usage et par la coutume ; enfin on l’éteint absolument par l’éducation. Car dès qu’une femme est entré sur la terre, du moins dans les premières années et lors qu’elle est sortie de l’enfance, on la tient comme prisonnière au logis et comme si elle était entièrement incapable d’une occupation plus solide et plus élevée, on ne lui fait apprendre qu’à manier l’aiguille. Ensuite, est-elle propre au joug, a-t-elle atteint l’âge mûr et compétent pour la multiplication de l’espèce ? On vous la livre en esclavage à un mari, qui trop souvent, par la fureur de la jalousie, ou par cent autres travers d’humeur, la met dans une condition déplorable, ou bien on l’enferme pour toute la vie, comme dans une vraie prison, en une retraite de soi disant Vierges et Vestales, ou elle essuie mille chagrins et surtout un repentir rongeant, qui ne finit que par la mort. Les lois excluent la femme des emplois publics ((longue liste)). Mais ce qu’il y a de plus scandaleux et de plus criant, c’est qu’il soit défendu au beau sexe de monter en chaire et de prêcher la parole de Dieu. (…) Cependant cette défense-là est directement opposée à l’Ecriture : car le saint Esprit y promet chez son prophète Joël, d’entrer dans la tête de la femme, lors qu’il dit : « Et vos filles prophétiserons ». Effectivement du temps des apôtres les femmes enseignaient publiquement, ce qui se voit par les exemples d’Anne la Prophétesse, des filles de Philippe, et par Priscille, cette savante théologienne qui donna des leçons à l’apôtre, ou apostolique Apollo.(…)Mais pour ces législateurs modernes qui pour établir la tradition ont détruit et anéanti le commandement de Dieu sont si méchants qu’encore que notre femelle l’emporte infiniment sur nous, par l’excellence de sa nature, et par la très grande noblesse de sa dignité, ils n’ont pas laissé de déclarer directement et indirectement de parole et d’effet, que ce sexe est d’une condition plus vile, plus basse que le notre, si bien que selon ces sacrilèges et ces blasphémateurs, le dernier des hommes vaut mieux en nature, que la femme la plus parfaite et la plus accomplie".